Le CNFSR fête les motos à Fontainebleau
Interview du chef d’escadron Alain Brossard, adjoint au commandant du CNFSR

Le chef d’escadron Alain Brossard
Pourquoi organiser un événement comme les JNMM ?
Comme vous le savez, le risque routier pour les deux-roues, est particulièrement élevé. Les chiffres sont là et il est impossible pour nous de rester sans rien faire. C’est contraire à notre engagement de Gendarme motocycliste et à notre vision de citoyen.
La sensibilisation aux risques routiers est un combat de tous les jours et doit mobiliser le maximum d’acteurs pour être efficace. Nous avons notre rôle à tenir ! Par ailleurs, au regard de l’exigence de sa formation et de son quotidien, le gendarme motocycliste a toutes les compétences pour conseiller un motard sur les risques en deux-roues.
D’accord mais est-ce vraiment la vocation de la Gendarmerie que d’organiser ce type de manifestation ?
C’est une question qu’on peut effectivement se poser si on résume le rôle de la Gendarmerie uniquement à la répression. Maintenant cela fait bien longtemps que la Gendarmerie exerce d’autres missions comme la sensibilisation et la prévention. Seulement, elles sont moins connues et cet événement a le mérite de les mettre en avant. De plus nous nous servons des conseils de l’agence de communication DETOCOM, spécialiste de ce type d’événement ayant trait à la sécurité deux-roues.
C’est pour cela que vous proposez une alternative à la sanction ?
Ce dispositif qui consistera à lever certaines sanctions au code de la route en échange d’une participation « active » aux JNMM est pour nous un symbole d’une sensibilisation intelligente. Cette possibilité offerte aux motards, il est important de le souligner, nous est offerte par monsieur le Procureur de la République à Evry (91) avec la collaboration des services de la Préfecture de l’Essonne. Cela prouve si besoin en était encore, l’entière implication des services de l’état dans la lutte contre l’insécurité routière.
Une participation « active », qu’est-ce que cela veut dire ?
Cela veut dire que le motard ne devra pas simplement venir écouter un discours en échange d’une suppression de peine. Il devra être acteur en testant par exemple les ateliers de formation des Gendarmes motocyclistes comme celui, très important, consacré à la trajectoire de sécurité. Nous espérons ainsi qu’il prendra conscience que la maîtrise de la moto est toujours perfectible. Rien n’est jamais acquis et c’est cet état d’esprit qui peut minimiser les risques sur la route.
Ne craignez-vous pas que l’association Gendarmerie et prévention donne à cet événement une image peu vendeuse pour le public ?
Quand vous regardez le programme de la manifestation, vous comprenez tout de suite qu’il s’agit d’un évènement qui se veut ludique, pédagogique et formateur. La présence du Joe Bar Team suffit à s’en convaincre. Maintenant, si vous trouvez que tester le parcours de maniabilité des Gendarmes motocyclistes, découvrir pour la 1ère fois les motos exceptionnelles du musée de la Gendarmerie, essayer toutes les nouveautés motos, assister au spectacle d’acrobaties motos et au carrousel motos offert en clôture par les formateurs du CNFSR … n’est pas vendeur. Je ne le pense pas mais le public tranchera.